Une aube étrange

Lever de soleil sur un monde au bord du précipice.

Pendant que certains se voilent la face et croient à un avenir radieux, d'autres s'étouffent dans un malaise grandissant. Les gratte-ciels brillent d'un éclat trompeur, les publicités chantent une croissance infinie, les puissants sourient aux caméras. Sur les marges, loin de la lumière des projecteurs, une autre vérité s'impose.

Et toi, au réveil d'un rêve qui te laisse une impression amère, cherchant tes repères.

Qui est-tu vraiment ? L'un de ceux qui trouvera toujours comment gagner et s'en sortir ? L'une de celle qui sait que peu importe à quel point tu te débat, tu finira toujours écrasé par plus puissant ?

Si tu n'as aucune inquiétude, suis ce chant. Sinon, viens te mêler à celui des étoiles muettes.

Mode Mineur.

Début en douceur, presque envoûtant : une mélodie aérienne au piano ou à la harpe synthétique, donnant une sensation d'attente, comme un lever de soleil sur un monde au bord du précipice.

Une nappe orchestrale planante, qui évoque l'immensité d'un monde en suspens, hésitant entre splendeur et ruine.

Un son de cloches, mais claires et cristallines au départ, évoquant encore une forme de beauté et de solennité. Peu à peu, elles se troublent, deviennent légèrement désaccordées.

De légères dissonances électroniques, comme une perturbation infime dans un programme parfait, un léger glitch dans la réalité.

Une basse vibrante et progressive, qui s’installe lentement en arrière-plan, presque imperceptible, créant une sensation de malaise grandissant sous cette façade paisible.

Montée dramatique finale. Un crescendo orchestral, mais pas encore apocalyptique : plutôt comme un moment de grandeur et d’illusion, où tout semble encore possible.

Une dernière note suspendue, ni lumineuse ni sombre, un point d’interrogation musical qui laisse la place au premier morceau chanté.